Les Massaï du Kenya ont une alimentation presque entièrement constituée de viande, de lait et de sang. En moyenne, les jeunes guerriers massaï ingèrent 300 gr de graisses animales par jour. Pourtant, leur taux de cholestérol est l’un des plus bas au monde et la cardiopathie est inconnue. Les Kalenjins – du Kenya également – sont exempts de maladies chroniques et dégénératives, en plus d’être des coureurs mondialement renommés. Les produits laitiers crûs et fermentés forment l’essentiel de leur alimentation. Idem pour la tribu Samburu d’Ouganda : pas de cardiopathie, ni de taux de cholestérol élevé malgré une alimentation quotidienne de 400 gr de graisses animales. Ils n’ont pas non plus d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose ou d’hypertension.
On peut aussi parler du Paradoxe océanien. La noix de coco est l’aliment de base des habitants de Pukapuka et des Tokelau, et l’huile de noix de coco est davantage saturée que les graisses animales. Les habitants de ces îles consomment respectivement 35% et 55% de leurs calories sous forme de graisses saturées. Les maladies cardiovasculaires y sont absentes, tout comme les maladies dégénératives en général.
Au Japon, l’augmentation de plus de 250% de leur consommation de graisse totale et de graisses animales depuis 1961 n’interfèrent pas avec leur longévité : ce sont maintenant les gens qui vivent le plus longtemps au monde. Cette augmentation de consommation de graisses s’est accompagnée également d’une consommation accrue de protéines animales – comme on peut s’y attendre lors d’une période de prospérité économique. Il y a aussi l’Inde, où l’incidence de la cardiopathie coronarienne fut examinée chez plus d’un million d’hommes. Les taux les plus élevés se trouvaient à Madras, dans le sud de l’Inde, et les taux les plus bas au Pendjab, au nord de l’Inde. Leurs différences alimentaires ? À Madres, la consommation de graisses était moindre et se composait d’huiles végétales polyinsaturées. Dans le Pendjab, les produits laitiers apportaient la graisses avec seulement 2% d’origine insaturée.
Et ensuite il y a la Chine. Il existe un mythe bizarre et enraciné chez les Occidentaux qui se préoccupent de leur santé selon lequel les chinois n’ont pas de maladies cardiovasculaires. L’idée est qu’ils mangent beaucoup de riz et de légumes et très peu de protéines ou de graisses, et sont en meilleure santé et constituent donc la preuve vivante du mythe végétarien ou plutôt du mythe du vampire : ils refusent de mourir !
Cependant, la vérité est que les chinois souffrent vraiment de maladies cardiovasculaires, et de beaucoup. Les taux de décès par maladie cardiovasculaire chez les hommes chinois, à la fois des villes et des campagnes, sont presque indiscernables du taux que connaissent les hommes américains. Tandis que les taux de décès cardiovasculaires des femmes chinoises, des villes et des campagnes, sont plus élevés que ceux des femmes américaines. La différence entre les maladies cardiovasculaires chinoises et celles des Etats-Unis résident simplement dans la forme qu’elles prennent. En Chine c’est l’AVC, aux Etats-Unis, la crise cardiaque.
Et le mythe selon lequel les alimentations pauvres en graisses et riches en glucides sont meilleures pour la santé perdure encore et encore.