Les racines de la résistance à l’insuline sont probablement liées à notre nature de mammifères, l’impact des saisons sur la nourriture disponible et de nos déplacements et mouvements. L’été, les jours plus longs, les nuits plus courtes, et l’abondance de nourriture favorisent les déplacements, la récolte de nourriture, les accouplements. Par conséquent, les niveaux d’insuline augmentent progressivement au fil de l’été en plus de la résistance à l’insuline afin de commencer à faire des réserves de graisse pour l’hiver. Durant l’été, on dort moins, ce qui augmente également la résistance à l’insuline. L’été est donc une saison où la prise de muscle ou le maintien de muscle est facilité alors que l’on prend de la graisse plus facilement vers la fin de l’été.
L’automne est marquée par la diminution des journées, l’augmentation du froid et de la pluie, et au niveau alimentaire, par la présence de nombreux tubercules et fruits riches en glucides (courges, châtaignes, pomme de terres, etc.). En conséquence, les niveaux d’insuline augmentent encore plus qu’à la fin de l’été ainsi que la résistance à l’insuline, afin d’une part de continuer à fabriquer des graisses de réserves, et d’autre part, car on diminue nos déplacements (baisse de la sensibilité musculaire et perte de la masse musculaire).
L’hiver est la saison la plus dure, d’une part à cause du froid, des journées très courtes et des nuits longues, mais surtout, dans un contexte naturel, par la faible disponibilité de la nourriture et des déplacements peu nombreux. Durant l’hiver, les niveaux d’insuline sont bas et la résistance à l’insuline est encore haute, afin de limiter et contrôler l’utilisation des nos graisses de réserves et de notre propre musculature par le foie, pour produire de l’énergie (au cas où l’hiver et la famine durent trop longtemps).
Le problème est que dans nos sociétés modernes, l’éclairage, la chaleur et la disponibilité abondante de toute forme de nourriture pendant toute l’année, miment la saison estivale. Dans ce contexte, si nous mangeons une nourriture riche en glucides et en graisses, et que parallèlement nous ne bougeons pas beaucoup (sédentarité ou entraînement faible en fréquence et en intensité), nous augmentons considérablement les risques de grossir durant l’hiver.
Le printemps est marquée par les jours qui rallongent, l’envie de bouger, la sortie du gibier et la germination de nombreux légumes et fruits. Tous ces facteurs, en plus d’une sortie d’hiver où nous sommes censés avoir perdu une partie de nos graisses et de notre masse musculaire, génèrent une hypersensibilité à l’insuline particulièrement dans les muscles et le foie. Ce qui favorise le gain de masse musculaire rapide, combiné à une perte des réserves de graisse. Dans la mesure où nos graisses de réserves influencent notre métabolisme hormonal, plus vous sortez gras de l’hiver, plus la prise de masse musculaire et la perte de graisse sont ralenties et limitées.