Tous les enfants suivent le même processus pour se mettre debout et réussir à tenir debout, avant de pouvoir marcher. Lorsque l’enfant nait, il est confronté à deux éléments : la nécessité de respirer à l’air libre et la gravité. L’enfant va d’abord commencer sur le dos ou à plat ventre car il ne peut pas lutter contre la gravité. A plat ventre, il va pousser sur ses mains et ériger le rachis. Il va apprendre aussi à tenir sa nuque. Une fois qu’il y arrive, il va essayer de s’asseoir et de tenir son dos. Quand il pourra rester assis, il va vouloir se déplacer : il va ramper, vouloir marcher sur les fesses, tourner le buste, marcher à quatre pattes. Puis un jour il va vouloir se lever et il va alors passer par différentes actions posturales et de gainage pour réussir à passer debout et finalement marcher.
Ce cheminement postural met en lumières des sortes de « bornes » qui représentent des situations de référence pour organiser le travail de gainage et de renforcement musculaire. Le travail de gainage, associé à cette vision du développement moteur chez l’enfant, permet de retrouver les fondements de notre identité posturale et d’adopter les bons réflexes posturaux pour une meilleure santé et de meilleures performances.
Pour bouger dans de bonnes conditions, il est nécessaire d’avoir une bonne stabilité, c’est ce que recherche avant tout l’enfant pour se redresser et marcher. Stabiliser certaines parties du corps va permettre d’en mobiliser d’autres correctement, c’est-à-dire de transmettre et d’orienter des forces de manière efficace. Lorsque la stabilité est assurée, la mobilité peut être contrôlée. A partir de là, il est possible de développer une coordination efficace entre stabilité et mobilité pour jouer sur l’intensité, la variation et l’orientation des forces à exercer. C’est ce qui détermine la performance du gainage.
A contrario, l’absence d’un gainage entraîne une déformation posturale néfaste pour la santé et une déperdition importante des forces. La plupart des gens adoptent des postures « fausses » en se « déformant » lors de phases de poussée ou de tirage, car ils n’arrivent pas (par incapacité ou méconnaissance du schéma corporel) à fixer la bonne partie du corps. Dans ce contexte, la mobilisation est anarchique et la transmission de force inefficace, et le danger à moyen et long terme sur la santé du dos, des genoux et des épaules peut-être très important.